La dengue

De Wikipatsh

La dengue est une infection virale qui se transmet des moustiques aux humains. Elle est plus courante dans les climats tropicaux et subtropicaux.

La plupart des malades n’ont pas de symptômes, mais les plus courants sont une forte fièvre, des maux de tête, des courbatures, des nausées et des éruptions cutanées. La plupart des malades se rétablissent en 1 à 2 semaines. Certains développent une dengue sévère et sont hospitalisés.

Dans les cas graves, la dengue peut être fatale.

On peut réduire le risque de maladie en évitant les piqûres de moustiques, surtout pendant la journée.

La dengue se traite par analgésiques, car il n’existe pas de traitement spécifique.

Symptômes

La plupart des malades ont des symptômes légers ou n’ont aucun symptôme et se rétablissent en 1 à 2 semaines. Dans de rares cas, la dengue peut être grave et entraîner la mort.  

Si des symptômes apparaissent, ils commencent habituellement 4 à 10 jours après l’infection et durent de 2 à 7 jours. Les symptômes sont notamment les suivants :

  • forte fièvre (40 °C/104 °F)
  • céphalées intenses
  • douleur rétro-orbitaire
  • douleurs musculaires et articulaires
  • nausées
  • vomissements
  • gonflement des ganglions
  • éruptions cutanées

Les personnes infectées pour la deuxième fois courent un risque accru de dengue sévère.

Les symptômes de la dengue sévère surviennent souvent après la disparition de la fièvre :

  • douleurs abdominales sévères
  • vomissements persistants
  • respiration rapide
  • saignement des gencives ou du nez
  • fatigue
  • agitation
  • sang dans les vomissures ou les selles
  • forte sensation de soif
  • peau pâle et froide
  • sensation de faiblesse

Les personnes présentant ces symptômes graves doivent recevoir des soins immédiatement.

Après leur guérison, les personnes qui ont eu la dengue peuvent se sentir fatiguées pendant plusieurs semaines.

Diagnostics et traitement

La plupart des cas de dengue peuvent être traités à domicile avec des analgésiques. Prévenir les piqûres de moustiques est le meilleur moyen d’éviter de contracter la dengue.

Il n’existe pas de traitement spécifique contre la dengue. L’accent est mis sur le traitement des douleurs associées.

L’acétaminophène (paracétamol) est souvent utilisé pour soulager la douleur. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène et l’aspirine sont évités, car ils peuvent augmenter le risque de saignement.

Il existe un vaccin appelé Dengvaxia pour les personnes qui ont eu la dengue au moins une fois et qui vivent dans des endroits où la maladie est courante.

Pour les personnes atteintes de dengue sévère, une hospitalisation est souvent nécessaire.

Charge mondiale

Au cours des 20 dernières années, l’incidence de la dengue a progressé de manière spectaculaire dans le monde entier : les cas signalés à l’OMS sont passés de 505 430 en 2000 à 5,2 millions en 2019. Une grande majorité des cas sont asymptomatiques ou bénins et le patient peut se soigner lui-même. Cela se traduit par une sous-notification du nombre réel de cas de dengue. En outre, comme pour d’autres affections fébriles, de nombreux cas sont mal diagnostiqués. (1)

Selon des estimations issues d’une modélisation, 390 millions d’infections par le virus de la dengue se produisent chaque année, dont 96 millions se manifestent cliniquement. (2) Selon une autre étude sur la prévalence de la dengue, 3,9 milliards de personnes sont exposées à un risque d’infection par le virus de la dengue.

La maladie est aujourd’hui endémique dans plus de 100 pays dans les Régions OMS de l’Afrique, des Amériques, de la Méditerranée orientale, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. Les Régions des Amériques, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental sont les plus gravement touchées, l’Asie concentrant environ 70 % de la charge de morbidité mondiale.

La dengue se propage vers de nouvelles zones, y compris l’Europe, et des flambées épidémiques explosives sont observées. Une transmission locale a été signalée pour la première fois en France et en Croatie en 2010, et des cas importés ont été détectés dans trois autres pays européens.

Le nombre de cas de dengue notifiés dans le monde a atteint son point culminant en 2019. Toutes les régions étaient touchées et une transmission de la dengue a été enregistrée en Afghanistan pour la première fois. Dans les Amériques, 3,1 millions de cas, dont plus de 25 000 classés comme sévères, ont été notifiés. En Asie, de nombreux cas ont été notifiés au Bangladesh (101 000), en Malaisie (131 000), aux Philippines (420 000) et au Viet Nam (320 000).

En 2021, la dengue continuait d’affecter le Brésil, la Colombie, Fidji, les Îles Cook, l’Inde, le Kenya, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, la Réunion (France) et le Viet Nam.

Transmission

Transmission par piqûre de moustique

Le virus se transmet à l’être humain par piqûre de moustiques femelles infectés, principalement de l’espèce Aedes aegypti. D’autres espèces du genre Aedes peuvent également être des vecteurs, mais leur contribution est secondaire par rapport à celle d’Aedes aegypti.

Lorsqu’un moustique s’est nourri du sang d’une personne infectée par le virus de la dengue, le virus se réplique dans son intestin moyen avant de se propager aux tissus secondaires, y compris les glandes salivaires. Le délai qui s’écoule entre l’ingestion du virus et la transmission à un nouvel hôte est appelé « période d’incubation extrinsèque » (PEI). La PEI dure environ 8 à 12 jours lorsque la température ambiante est comprise entre 25 °C et 28 °C. Les variations de la PEI ne dépendent pas seulement de la température ambiante ; plusieurs facteurs, tels que l’ampleur des fluctuations quotidiennes de température, le génotype du virus et la concentration virale initiale, peuvent également modifier le délai nécessaire pour qu’un moustique transmette le virus. Une fois qu’il est infectieux, un moustique peut transmettre le virus jusqu’à sa mort.

Transmission de l’être humain au moustique

Les moustiques peuvent être infectés par des personnes virémiques. Il peut s’agir de sujets chez lesquels la dengue est symptomatique, de sujets qui ne présentent pas encore de symptômes (présymptomatiques), voire de sujets qui ne présentent aucun signe de la maladie (asymptomatiques).

La transmission de l’être humain au moustique peut survenir jusqu’à deux jours avant l’apparition des symptômes de la maladie et jusqu’à deux jours après la disparition de la fièvre.

Il existe une corrélation positive entre le risque d’infection des moustiques et la présence d’une virémie élevée et d’une forte fièvre chez le patient ; inversement, des niveaux élevés d’anticorps anti-DENV sont associés à une diminution du risque d’infection des moustiques. La plupart des sujets sont virémiques pendant 4 à 5 jours, mais la virémie peut durer jusqu’à 12 jours.

Transmission maternelle

Entre êtres humains, le DENV se transmet principalement par l’intermédiaire de moustiques vecteurs. Cependant, certaines données indiquent qu’une transmission maternelle (d’une femme enceinte à son enfant) est possible. Il semble toutefois que cette transmission verticale soit peu fréquente et que le risque dépende du moment où l’infection à DENV est contractée au cours de la grossesse. Lorsqu’une femme est infectée par le DENV pendant la grossesse, il est possible que l’enfant naisse prématuré et présente une insuffisance pondérale à la naissance ou une détresse fœtale.

Autres modes de transmission

De rares cas de transmission par des produits sanguins, des dons d’organes et des transfusions ont été constatés. De même, une transmission transovarienne du virus chez les moustiques a également été observée.

Facteurs de risque

Une infection antérieure par le DENV augmente le risque de contracter une dengue sévère.

L’urbanisation (en particulier lorsqu’elle n’est pas planifiée) joue un rôle dans la transmission de la dengue, en fonction de plusieurs facteurs sociaux et environnementaux : densité de population, mobilité humaine, accès à des sources d’eau fiables, pratiques de stockage de l’eau, etc.

Le risque de dengue dans une communauté dépend également des connaissances, de l’attitude et des pratiques de la population vis-à-vis de la dengue, ainsi que de la mise en œuvre d’activités systématiques et durables de lutte antivectorielle au sein de la communauté.

Par conséquent, les risques de dengue peuvent évoluer avec les changements climatiques dans les zones tropicales et subtropicales, et les vecteurs sont susceptibles de s’adapter à un nouvel environnement et à un nouveau climat.

Prévention et lutte

Les moustiques qui propagent la dengue sont actifs pendant la journée.

Réduisez le risque de contracter la dengue en vous protégeant des piqûres de moustiques à l’aide :

  • de vêtements qui couvrent autant que possible votre corps
  • de moustiquaires idéalement imprégnées de répulsif, si vous dormez pendant la journée
  • d’écrans anti-insectes sur les fenêtres
  • de répulsifs contre les moustiques (contenant du DEET, de l’icaridine ou de l’IR3535)
  • de serpentins fumigènes et de vaporisateurs

Si vous contractez la dengue, il est important :

  • de vous reposer
  • de boire beaucoup de liquides
  • d’utiliser de l’acétaminophène (paracétamol) pour soulager la douleur
  • d’éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène et l’aspirine
  • de surveiller les symptômes graves et de contacter votre médecin dès que possible si vous en remarquez

À ce jour, un vaccin (Dengvaxia) a été approuvé et homologué dans certains pays. Cependant, seules les personnes présentant des signes d’infection antérieure par la dengue peuvent être protégées par ce vaccin. Plusieurs autres vaccins candidats contre la dengue (en anglais) sont en cours d’évaluation.

Action de l’OMS

L’OMS lutte contre la dengue de différentes manières :

elle aide les pays à confirmer les flambées épidémiques par l’intermédiaire de son réseau de laboratoires collaborateurs ;

elle fournit une assistance technique et des orientations aux pays pour une gestion efficace des flambées épidémiques de dengue ;

elle aide les pays à améliorer leurs systèmes de notification et à évaluer la véritable charge de la maladie ;

avec certains de ses centres collaborateurs, elle assure des formations sur la prise en charge clinique, le diagnostic et la lutte antivectorielle aux niveaux national et régional ;

elle élabore des stratégies et des politiques fondées sur des bases factuelles ;

elle aide les pays à élaborer des stratégies de lutte contre la dengue et à adopter l’Action mondiale pour lutter contre les vecteurs (2017-2030) ;

elle examine et recommande les activités de mise au point de nouveaux outils, dont des produits insecticides et des techniques d’application ;

elle rassemble les notifications officielles des cas de dengue et de dengue sévère en provenance de plus d’une centaine d’États Membres ; et

elle publie régulièrement, à l’intention des États Membres, des lignes directrices et des manuels pour la surveillance, la prise en charge des cas, le diagnostic, la prévention et la lutte contre la dengue