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'''Comenius''', né '''Jan Amos Komenský''' le 28 mars 1592 à Uherský Brod en margraviat de Moravie et mort le 15 novembre 1670 à Amsterdam (Pays-Bas), est un philosophe, grammairien et pédagogue morave.
'''Comenius''', né '''Jan Amos Komenský''' le 28 mars 1592 à Uherský Brod en margraviat de Moravie et mort le 15 novembre 1670 à Amsterdam (Pays-Bas), est un philosophe, grammairien et pédagogue morave.
 
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Membre du mouvement protestant des Frères tchèques, il s'occupa toute sa vie de perfectionner les méthodes d'instruction.
Membre du mouvement protestant des Frères tchèques, il s'occupa toute sa vie de perfectionner les méthodes d'instruction.
[[null|lien=https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Johann-Amos-Comenius-Apel.JPG?uselang=fr|vignette|230x230px|Jan Amos Komenský.]]
Son père était un maître-meunier extrêmement religieux, suivant les doctrines de Jean Hus. Devenu orphelin à douze ans, il intègre à seize ans l'école latine de Přerov où ses professeurs remarquent des aptitudes prometteuses et le protègent. Il s'inscrit en 1611 à l'Université calviniste de Herborn en Allemagne où, sous l'influence des théologiens Johann Piscator et Johann Heinrich Alsted, il s'initie au millénarisme (attente d'un royaume millénaire parfait sur terre). Il soutient en 1612 sa thèse ''Problemata miscellanea'' sous la direction de Heinrich Gutberleth. Sa formation philosophique est bien plus marquée par l'étude de la Bible que par l'étude de penseurs hétérodoxes. En 1613, il s'inscrit à la faculté de théologie de l'Université de Heidelberg.<br>
Son père était un maître-meunier extrêmement religieux, suivant les doctrines de Jean Hus. Devenu orphelin à douze ans, il intègre à seize ans l'école latine de Přerov où ses professeurs remarquent des aptitudes prometteuses et le protègent. Il s'inscrit en 1611 à l'Université calviniste de Herborn en Allemagne où, sous l'influence des théologiens Johann Piscator et Johann Heinrich Alsted, il s'initie au millénarisme (attente d'un royaume millénaire parfait sur terre). Il soutient en 1612 sa thèse ''Problemata miscellanea'' sous la direction de Heinrich Gutberleth. Sa formation philosophique est bien plus marquée par l'étude de la Bible que par l'étude de penseurs hétérodoxes. En 1613, il s'inscrit à la faculté de théologie de l'Université de Heidelberg.
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En 1614, il retourne en Moravie où l’Unité des frères de Bohême (hussites) lui confie la direction de l'école de Přerov. Devenu pasteur en 1616, il se voit confier en 1618 la très importante paroisse de Fulnek. Cette même année, il épouse Madeleine Vizovská, de qui il a deux enfants. En 1621, au début de la guerre de Trente Ans, les troupes espagnoles prennent la ville de Fulnek et mettent à prix la vie de son pasteur, Comenius. Celui-ci s'enfuit dans les forêts avoisinantes, abandonnant son épouse alors enceinte et son fils. Il écrit pour sa femme un traité de consolation intitulé ''Réflexions sur la perfection chrétienne''. Madeleine et ses deux enfants meurent de la peste sans avoir revu Comenius. Ayant perdu en quelques mois son pays, sa paroisse, ses travaux et sa famille, il est condamné à l’éternel exil et voyage dans une grande partie de l'Europe.<br>
En 1614, il retourne en Moravie où l’Unité des frères de Bohême (hussites) lui confie la direction de l'école de Přerov. Devenu pasteur en 1616, il se voit confier en 1618 la très importante paroisse de Fulnek. Cette même année, il épouse Madeleine Vizovská, de qui il a deux enfants. En 1621, au début de la guerre de Trente Ans, les troupes espagnoles prennent la ville de Fulnek et mettent à prix la vie de son pasteur, Comenius. Celui-ci s'enfuit dans les forêts avoisinantes, abandonnant son épouse alors enceinte et son fils. Il écrit pour sa femme un traité de consolation intitulé ''Réflexions sur la perfection chrétienne''. Madeleine et ses deux enfants meurent de la peste sans avoir revu Comenius. Ayant perdu en quelques mois son pays, sa paroisse, ses travaux et sa famille, il est condamné à l’éternel exil et voyage dans une grande partie de l'Europe.
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[[null|lien=https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Orbis-pictus-001.jpg?uselang=fr|vignette|Orbis Pictus.]]
En 1624, il se remarie avec la fille du pasteur Cyrille, Dorothée. En 1628, il s'établit à Leszno en Pologne. À partir de 1630, il commence à s'intéresser à la pédagogie. Il enseigne le latin à Lissa où il publie son ''Pansophiae prodromus'' (1630) et son ''Janua linguarum reserata'' (1631), ouvrage qui sera traduit en douze langues européennes ainsi qu'en arabe, en persan et en turc. Il devient un personnage extrêmement en vue, écouté par les catholiques comme par les protestants. En 1638, il est invité par la Suède à dresser un plan d'aménagement des écoles du pays. En 1641, il se rend en Angleterre, où le Parlement l'invite à participer à une commission de réforme de l'éducation, mais le projet n'a pas de suite en raison des troubles politiques qui secouent alors le pays. Le cardinal de Richelieu l'invite - sans succès - en France. Il s'établit un temps en Angleterre, puis en Suède dont il réforma les écoles, sur l'invitation de Louis De Geer. On lui fait même la proposition d'aller diriger dans le Nouveau Monde l'école de Harvard, dans la colonie puritaine du Massachusetts.<br>
[[null|lien=https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Opera_didactica.jpg?uselang=fr|alt=Ce frontispice représente Comenius rédigeant un manuscrit. Sur la table de travail se trouvent une mappemonde, un encrier et deux livres fermés. Comenius assis sous un plafond constellé montre un mur de vignettes. Cette image est commentée dans le Typographeum vivum.|vignette]]
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En 1624, il se remarie avec la fille du pasteur Cyrille, Dorothée. En 1628, il s'établit à Leszno en Pologne. À partir de 1630, il commence à s'intéresser à la pédagogie. Il enseigne le latin à Lissa où il publie son ''Pansophiae prodromus'' (1630) et son ''Janua linguarum reserata'' (1631), ouvrage qui sera traduit en douze langues européennes ainsi qu'en arabe, en persan et en turc. Il devient un personnage extrêmement en vue, écouté par les catholiques comme par les protestants. En 1638, il est invité par la Suède à dresser un plan d'aménagement des écoles du pays. En 1641, il se rend en Angleterre, où le Parlement l'invite à participer à une commission de réforme de l'éducation, mais le projet n'a pas de suite en raison des troubles politiques qui secouent alors le pays. Le cardinal de Richelieu l'invite - sans succès - en France. Il s'établit un temps en Angleterre, puis en Suède dont il réforma les écoles, sur l'invitation de Louis De Geer. On lui fait même la proposition d'aller diriger dans le Nouveau Monde l'école de Harvard, dans la colonie puritaine du Massachusetts.
De 1651 à 1654, invité par le prince hongrois Sigismund Rákóczi, il réside à Sárospatak, où il tente de mettre en place ses idées pédagogiques.<br>
 
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De 1651 à 1654, invité par le prince hongrois Sigismund Rákóczi, il réside à Sárospatak, où il tente de mettre en place ses idées pédagogiques.
Espérant la défaite des forces catholiques et de la Maison d'Autriche, il prête foi aux prophéties du tanneur Christophe Kotterus, de Nicolaus Drabicius et de la jeune Christina Poniatovia, une hallucinée de 16 ans qu'il considéra comme sa propre fille. Il recueille leurs prophéties dans ''Lux in tenebris'' (1657), dont il envoie un exemplaire à Louis XIV pour l'inviter à se joindre à sa campagne contre les ennemis de Dieu.<br>
 
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Espérant la défaite des forces catholiques et de la Maison d'Autriche, il prête foi aux prophéties du tanneur Christophe Kotterus, de Nicolaus Drabicius et de la jeune Christina Poniatovia, une hallucinée de 16 ans qu'il considéra comme sa propre fille. Il recueille leurs prophéties dans ''Lux in tenebris'' (1657), dont il envoie un exemplaire à Louis XIV pour l'inviter à se joindre à sa campagne contre les ennemis de Dieu.
 
Il perd sa deuxième épouse et se marie une troisième fois. À Leszno, en Pologne, à la suite d'une attaque des catholiques polonais, Comenius perd sa bibliothèque et tous ses travaux des vingt années précédentes. En 1656, la Hollande, si généreuse envers les réfugiés de l'époque, l'accueille et la ville d'Amsterdam, où il meurt 14 ans plus tard, lui verse une pension de 800 florins. Comenius est enterré non loin de cette ville à Naarden.
Il perd sa deuxième épouse et se marie une troisième fois. À Leszno, en Pologne, à la suite d'une attaque des catholiques polonais, Comenius perd sa bibliothèque et tous ses travaux des vingt années précédentes. En 1656, la Hollande, si généreuse envers les réfugiés de l'époque, l'accueille et la ville d'Amsterdam, où il meurt 14 ans plus tard, lui verse une pension de 800 florins. Comenius est enterré non loin de cette ville à Naarden.

Version actuelle datée du 26 août 2023 à 16:33

Comenius.jpg

Comenius, né Jan Amos Komenský le 28 mars 1592 à Uherský Brod en margraviat de Moravie et mort le 15 novembre 1670 à Amsterdam (Pays-Bas), est un philosophe, grammairien et pédagogue morave.

Membre du mouvement protestant des Frères tchèques, il s'occupa toute sa vie de perfectionner les méthodes d'instruction. Son père était un maître-meunier extrêmement religieux, suivant les doctrines de Jean Hus. Devenu orphelin à douze ans, il intègre à seize ans l'école latine de Přerov où ses professeurs remarquent des aptitudes prometteuses et le protègent. Il s'inscrit en 1611 à l'Université calviniste de Herborn en Allemagne où, sous l'influence des théologiens Johann Piscator et Johann Heinrich Alsted, il s'initie au millénarisme (attente d'un royaume millénaire parfait sur terre). Il soutient en 1612 sa thèse Problemata miscellanea sous la direction de Heinrich Gutberleth. Sa formation philosophique est bien plus marquée par l'étude de la Bible que par l'étude de penseurs hétérodoxes. En 1613, il s'inscrit à la faculté de théologie de l'Université de Heidelberg.

En 1614, il retourne en Moravie où l’Unité des frères de Bohême (hussites) lui confie la direction de l'école de Přerov. Devenu pasteur en 1616, il se voit confier en 1618 la très importante paroisse de Fulnek. Cette même année, il épouse Madeleine Vizovská, de qui il a deux enfants. En 1621, au début de la guerre de Trente Ans, les troupes espagnoles prennent la ville de Fulnek et mettent à prix la vie de son pasteur, Comenius. Celui-ci s'enfuit dans les forêts avoisinantes, abandonnant son épouse alors enceinte et son fils. Il écrit pour sa femme un traité de consolation intitulé Réflexions sur la perfection chrétienne. Madeleine et ses deux enfants meurent de la peste sans avoir revu Comenius. Ayant perdu en quelques mois son pays, sa paroisse, ses travaux et sa famille, il est condamné à l’éternel exil et voyage dans une grande partie de l'Europe.

En 1624, il se remarie avec la fille du pasteur Cyrille, Dorothée. En 1628, il s'établit à Leszno en Pologne. À partir de 1630, il commence à s'intéresser à la pédagogie. Il enseigne le latin à Lissa où il publie son Pansophiae prodromus (1630) et son Janua linguarum reserata (1631), ouvrage qui sera traduit en douze langues européennes ainsi qu'en arabe, en persan et en turc. Il devient un personnage extrêmement en vue, écouté par les catholiques comme par les protestants. En 1638, il est invité par la Suède à dresser un plan d'aménagement des écoles du pays. En 1641, il se rend en Angleterre, où le Parlement l'invite à participer à une commission de réforme de l'éducation, mais le projet n'a pas de suite en raison des troubles politiques qui secouent alors le pays. Le cardinal de Richelieu l'invite - sans succès - en France. Il s'établit un temps en Angleterre, puis en Suède dont il réforma les écoles, sur l'invitation de Louis De Geer. On lui fait même la proposition d'aller diriger dans le Nouveau Monde l'école de Harvard, dans la colonie puritaine du Massachusetts.

De 1651 à 1654, invité par le prince hongrois Sigismund Rákóczi, il réside à Sárospatak, où il tente de mettre en place ses idées pédagogiques.

Espérant la défaite des forces catholiques et de la Maison d'Autriche, il prête foi aux prophéties du tanneur Christophe Kotterus, de Nicolaus Drabicius et de la jeune Christina Poniatovia, une hallucinée de 16 ans qu'il considéra comme sa propre fille. Il recueille leurs prophéties dans Lux in tenebris (1657), dont il envoie un exemplaire à Louis XIV pour l'inviter à se joindre à sa campagne contre les ennemis de Dieu.

Il perd sa deuxième épouse et se marie une troisième fois. À Leszno, en Pologne, à la suite d'une attaque des catholiques polonais, Comenius perd sa bibliothèque et tous ses travaux des vingt années précédentes. En 1656, la Hollande, si généreuse envers les réfugiés de l'époque, l'accueille et la ville d'Amsterdam, où il meurt 14 ans plus tard, lui verse une pension de 800 florins. Comenius est enterré non loin de cette ville à Naarden.