Conférence de Yalta

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La Conférence de Yalta, qui s'est tenue en février 1945, est un événement majeur de la Seconde Guerre mondiale. Elle a réuni les trois grands leaders des Alliés, Winston Churchill (Royaume-Uni), Franklin D. Roosevelt (États-Unis) et Joseph Staline (Union soviétique), pour discuter de l'organisation de l'Europe après la guerre et du sort des nations vaincues. Ce sommet a jeté les bases de la réorganisation du monde à la fin de la guerre et a contribué à la création de la future Guerre froide entre les États-Unis et l'Union soviétique.

Contexte historique de la Conférence de Yalta[modifier | modifier le wikicode]

  1. La situation de la guerre en 1945 :
    • En février 1945, la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin. Les forces alliées ont repoussé les troupes allemandes à l'ouest et l'Union soviétique progresse rapidement à l'est. Il est clair que la défaite de l'Allemagne est imminente.
    • Les trois grandes puissances alliées (États-Unis, Royaume-Uni, URSS) se rencontrent pour discuter des arrangements après-guerre, notamment sur la réorganisation de l’Europe, la défaite de l’Allemagne et la future paix mondiale.
  2. Les enjeux de la conférence :
    • Le sort des territoires libérés par les forces alliées ou soviétiques.
    • La création de nouvelles structures de sécurité mondiale, comme l’Organisation des Nations unies (ONU).
    • La réorganisation politique et territoriale de l'Allemagne et des autres pays occupés.
    • Le rôle de l’Union soviétique dans la guerre contre le Japon.

Les participants à Yalta[modifier | modifier le wikicode]

  • Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni, représente une puissance européenne traditionnellement méfiante à l'égard de l'expansion soviétique en Europe de l'Est. Churchill veut également protéger l'influence britannique et les colonies de l'empire.
  • Franklin D. Roosevelt, président des États-Unis, est déterminé à établir un ordre mondial stable après la guerre, basé sur la coopération internationale. Il est également soucieux d'obtenir l'aide soviétique dans la guerre contre le Japon, qui se poursuit dans le Pacifique.
  • Joseph Staline, leader de l'Union soviétique, est principalement préoccupé par la sécurité de l'URSS. Il veut garantir que les pays voisins, notamment la Pologne et d’autres nations d’Europe de l’Est, soient sous influence soviétique pour protéger l’URSS contre toute future agression.

Les accords de Yalta : Décisions majeures[modifier | modifier le wikicode]

  1. Le sort de l'Allemagne :
    • Les trois grands décident que l'Allemagne sera divisée en zones d'occupation après sa défaite. Elle sera partagée entre quatre puissances : les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Union soviétique et la France. Berlin, la capitale, sera également divisée en quatre secteurs malgré son emplacement en zone soviétique.
    • Ils conviennent aussi que l'Allemagne devra être démilitarisée, dénazifiée et soumise à des réparations économiques pour les dommages causés par la guerre.
  2. L’Europe de l’Est et la Pologne :
    • Staline obtient que l’Union soviétique contrôle une partie de la Pologne, et que celle-ci soit déplacée vers l’ouest, gagnant des territoires sur l'Allemagne.
    • Il est convenu que des élections libres devraient avoir lieu dans les pays libérés d'Europe de l'Est, mais cette promesse sera rapidement ignorée par Staline, qui imposera des régimes communistes dans ces pays, amorçant ainsi les tensions de la Guerre froide.
  3. La création des Nations Unies :
    • Un des résultats majeurs de Yalta est l’accord sur la création de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui devait remplacer la Société des Nations pour garantir la paix et la sécurité dans le monde. Les trois grands s’accordent sur les structures de l’ONU et sur le principe du droit de veto pour les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, URSS, Royaume-Uni, France, Chine).
  4. La guerre contre le Japon :
    • Les États-Unis veulent s'assurer que l'Union soviétique rejoindra la guerre contre le Japon après la défaite de l'Allemagne. Staline accepte de déclarer la guerre au Japon trois mois après la capitulation de l'Allemagne, en échange de gains territoriaux en Asie (notamment des territoires en Mandchourie et la reconquête de l’île de Sakhaline).

Les conséquences de la Conférence de Yalta[modifier | modifier le wikicode]

  1. Le début de la Guerre froide :
    • Bien que la Conférence de Yalta ait semblé être un moment de coopération entre les Alliés, elle a en fait posé les bases de la future rivalité entre l'URSS et les États-Unis. Les désaccords sur l'avenir de l'Europe, notamment en ce qui concerne les élections libres promises en Europe de l'Est, ont rapidement conduit à la méfiance mutuelle et à l’établissement de deux blocs idéologiques opposés : l’Ouest capitaliste, mené par les États-Unis, et l’Est communiste, dirigé par l'Union soviétique.
  2. Le partage de l'Europe :
    • La division de l’Allemagne et de l’Europe en zones d’influence est l’un des héritages les plus durables de Yalta. L’Allemagne est restée divisée en deux États (RFA à l’ouest et RDA à l’est) jusqu’en 1990. Le "rideau de fer", terme popularisé par Churchill, sépare symboliquement l’Europe en deux blocs pendant toute la durée de la Guerre froide.
  3. Le sentiment de trahison en Europe de l’Est :
    • Bien que des élections libres aient été promises pour les pays d'Europe de l'Est, ces nations sont rapidement tombées sous la domination communiste, provoquant des ressentiments qui ont perduré pendant des décennies. Beaucoup considèrent que les dirigeants occidentaux, notamment Roosevelt et Churchill, ont cédé trop de pouvoir à Staline lors de la conférence.

Critiques et débats autour de Yalta[modifier | modifier le wikicode]

  1. Accusations de faiblesse face à Staline : Après la conférence, de nombreux observateurs occidentaux, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, ont critiqué Roosevelt et Churchill pour avoir fait trop de concessions à Staline, permettant à l'URSS de dominer l'Europe de l'Est.
  2. La situation de Roosevelt : À Yalta, Roosevelt était gravement malade (il mourut quelques mois plus tard, en avril 1945). Certains historiens estiment que cela a influencé ses décisions, car il était moins capable de s'opposer fermement à Staline.
  3. Le rôle ambigu de Churchill : Churchill, bien qu'il ait averti des dangers du communisme soviétique, n'a pas pu empêcher la domination soviétique sur l'Europe de l'Est. Il se concentra principalement sur la protection des intérêts britanniques et sur la tentative de maintenir l’influence de son pays dans le monde après la guerre.