« Charles de Gaulle » : différence entre les versions
(Page créée avec « vignette|Charles de Gaulle à Londres en janvier 1940. AFP Charles de Gaulle (1890-1970) est une figure historique incontournable, à la fois comme chef de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale et fondateur de la Cinquième République française. Général, résistant, président et penseur politique, il a marqué l’histoire de la France par son rôle décisif dans la lutte contre l’Occupation allemande et la re... ») |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 50 : | Ligne 50 : | ||
De Gaulle reste une figure vénérée en France, et son nom est associé à l'idée d'une France forte, souveraine et résiliente. | De Gaulle reste une figure vénérée en France, et son nom est associé à l'idée d'une France forte, souveraine et résiliente. | ||
[[Catégorie:France]] |
Version actuelle datée du 18 septembre 2024 à 09:52
Charles de Gaulle (1890-1970) est une figure historique incontournable, à la fois comme chef de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale et fondateur de la Cinquième République française. Général, résistant, président et penseur politique, il a marqué l’histoire de la France par son rôle décisif dans la lutte contre l’Occupation allemande et la refondation des institutions politiques du pays.
Jeunesse et début de carrière militaire[modifier | modifier le wikicode]
Charles de Gaulle est né le 22 novembre 1890 à Lille dans une famille catholique et patriote. Fils de Henri de Gaulle, professeur d'histoire et écrivain, il grandit dans un environnement où les valeurs du service à la nation étaient primordiales. Très tôt, il développe un fort intérêt pour l'histoire de France et la stratégie militaire.
En 1909, il intègre l’école militaire de Saint-Cyr, où il se distingue par ses capacités intellectuelles et son sens du commandement. Diplômé en 1912, il est affecté au 33e régiment d'infanterie à Arras, sous les ordres du colonel Philippe Pétain, qui deviendra son mentor dans les premières années.
La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, de Gaulle participe activement aux combats. En mars 1916, lors de la bataille de Verdun, il est gravement blessé et fait prisonnier par les Allemands. Il tente à plusieurs reprises de s'évader, sans succès. Cette expérience, marquée par plusieurs tentatives infructueuses, forge son caractère déterminé et résilient.
À la fin de la guerre, de Gaulle est libéré et poursuit sa carrière militaire. Il intègre l'école de guerre et se forge une réputation de penseur militaire. Dans les années 1920 et 1930, il écrit plusieurs ouvrages sur la stratégie militaire, dont "Vers l’armée de métier" (1934), dans lequel il prône la modernisation de l'armée française, notamment à travers la création de divisions blindées mécanisées. Cependant, ses idées sont largement ignorées par l'état-major.
La Seconde Guerre mondiale et la France libre[modifier | modifier le wikicode]
En 1940, lorsque l’Allemagne envahit la France, Charles de Gaulle est colonel, puis général de brigade. Alors que le gouvernement français, dirigé par Philippe Pétain, choisit de demander l’armistice, de Gaulle refuse la capitulation. Le 18 juin 1940, depuis Londres, il prononce son célèbre appel à la résistance sur les ondes de la BBC, appelant les Français à continuer la lutte contre l’Allemagne nazie. Cet appel, bien que peu entendu à l'époque, deviendra un acte fondateur de la France libre.
À Londres, de Gaulle organise le gouvernement en exil et devient le chef des Forces françaises libres (FFL). Il multiplie les efforts diplomatiques pour être reconnu par les Alliés, notamment par le Royaume-Uni et les États-Unis. Malgré des relations souvent tendues avec Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt, il parvient à se faire reconnaître comme le représentant légitime de la France.
En parallèle, de Gaulle soutient et coordonne les actions de la Résistance intérieure en France, via des réseaux clandestins. En 1943, il crée à Alger le Comité français de libération nationale (CFLN), qu'il co-préside avec le général Henri Giraud, avant d'en prendre seul la tête.
La Libération et la Quatrième République[modifier | modifier le wikicode]
Après la libération de Paris en août 1944, de Gaulle entre triomphalement dans la capitale et forme un gouvernement provisoire. Son objectif est de restaurer l'autorité de l'État français et de reconstruire un pays dévasté par la guerre. Il engage rapidement des réformes, notamment dans les domaines économique et social, comme l’instauration de la sécurité sociale et la nationalisation de plusieurs industries clés (énergie, transport, banques).
Cependant, en désaccord avec les forces politiques traditionnelles sur la manière de gouverner et de réformer la France, de Gaulle démissionne en janvier 1946. Il estime que le régime parlementaire de la Quatrième République est instable et trop faible pour affronter les défis du pays.
Traversée du désert et retour au pouvoir[modifier | modifier le wikicode]
Après son retrait, de Gaulle se retire dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Églises, où il rédige ses Mémoires de guerre et continue à observer attentivement la scène politique. Cette période, souvent qualifiée de "traversée du désert", est marquée par sa marginalisation dans la vie publique.
Cependant, en 1958, en pleine crise politique liée à la guerre d'Algérie et à l'effondrement de la Quatrième République, de Gaulle est rappelé par le président René Coty pour former un nouveau gouvernement. Il accepte à condition de réformer les institutions. Cela conduit à la rédaction d'une nouvelle Constitution, adoptée par référendum, qui donne naissance à la Cinquième République, avec un exécutif fort.
De Gaulle devient le premier président de la Cinquième République en 1959.
Président de la Cinquième République (1959-1969)[modifier | modifier le wikicode]
En tant que président, de Gaulle se concentre sur le renforcement de l'indépendance de la France, tant sur le plan politique qu’économique et militaire. Il mène une politique de grandeur nationale, prônant une France forte et autonome. Parmi ses initiatives :
- La politique de décolonisation : de Gaulle met fin à la guerre d'Algérie en 1962 avec les Accords d'Évian, qui conduisent à l'indépendance du pays. Ce processus marque aussi la fin de l'empire colonial français.
- L’indépendance nationale : de Gaulle se retire de certaines structures militaires de l'OTAN, affirmant ainsi l'indépendance militaire de la France vis-à-vis des États-Unis. Il lance également le programme nucléaire français, assurant à la France une force de dissuasion autonome.
- Le développement économique : sous sa présidence, la France connaît une période de croissance économique rapide, les Trente Glorieuses. Il promeut une politique industrielle forte et modernise l'infrastructure du pays.
Cependant, de Gaulle rencontre une opposition croissante dans les années 1960, notamment lors des événements de Mai 1968, qui voient des manifestations étudiantes et ouvrières ébranler son régime. Bien qu’il parvienne à rétablir l'ordre, il perd en popularité.
En 1969, après l'échec d'un référendum sur une réforme régionale et du Sénat, de Gaulle décide de démissionner et de quitter définitivement la vie politique.
Mort et héritage[modifier | modifier le wikicode]
Charles de Gaulle se retire dans sa maison de Colombey-les-Deux-Églises, où il meurt le 9 novembre 1970 à l'âge de 79 ans.
Son héritage est immense. Charles de Gaulle a non seulement sauvé l'honneur de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, mais il a également profondément transformé le pays, tant sur le plan institutionnel qu'international. Sa vision d'une France indépendante et souveraine, capable de tenir tête aux grandes puissances, a marqué sa politique extérieure. Quant à ses réformes intérieures, elles ont laissé un impact durable sur les institutions et l'économie française.
De Gaulle reste une figure vénérée en France, et son nom est associé à l'idée d'une France forte, souveraine et résiliente.